1. Introduction
Qu’est-ce que le VLSM en réseau et pourquoi est-il important ?
Pour bien comprendre comment fonctionne le Variable Length Subnet Masking (VLSM) en réseau, parcourons ensemble un scénario concret.
Figure 1 – Bloc IP public 92.1.1.0/24
Imagine que tu travailles comme ingénieur réseau et que ton entreprise vient d’acquérir le bloc IP public 92.1.1.0/24.
Ce sous-réseau fournit un total de 256 adresses IP, allant de 92.1.1.0 à 92.1.1.255.
Ta mission est de concevoir le plan de sous-réseaux pour quatre nouvelles agences ci-dessous.
Figure 2 – Topologie réseau des agences
Chaque agence doit avoir son propre sous-réseau.
Ton premier réflexe pourrait être de simplement diviser le bloc en quatre sous-réseaux égaux, un pour chaque agence. Cela semble équitable…
mais est-ce vraiment la manière la plus efficace ?
Explorons d’abord cette option.
2. Approche FLSM
Une approche courante de la subdivision en sous-réseaux consiste à découper un bloc réseau en sous-réseaux de taille égale, sans tenir compte du nombre réel d’hôtes nécessaires dans chaque sous-réseau.
C’est ce qu’on appelle le Fixed Length Subnet Masking (FLSM).
Dans notre exemple, nous partons du réseau 92.1.1.0/24, qui contient 256 adresses IP.
Figure 3 – Exemple de Fixed Length Subnet Masking (FLSM)
Nous divisons ce bloc en quatre sous-réseaux /26, en attribuant un à chaque agence :
Agence A : 92.1.1.0/26
Agence B : 92.1.1.64/26
Agence C : 92.1.1.128/26
Agence D : 92.1.1.192/26
Chaque sous-réseau /26 fournit 64 adresses IP, ce qui est largement supérieur aux besoins des agences C et D.
Figure 4 – Allocation FLSM pour les agences
Le problème du FLSM
Le FLSM est simple, mais inefficace :
L’Agence C et l’Agence D n’ont besoin que de 10 adresses IP, mais reçoivent quand même 64.
C’est une perte claire d’espace d’adressage, surtout en IPv4 où chaque IP compte.
Nous avons besoin d’une stratégie plus intelligente, qui donne à chaque agence juste ce dont elle a besoin.
3. Qu’est-ce que le VLSM ?
Le Variable Length Subnet Masking (VLSM) est une méthode plus efficace pour diviser un réseau.
Au lieu de donner la même taille à chaque sous-réseau, on attribue uniquement le nombre d’IP réellement nécessaire.
Comment ça marche (sans les calculs)
Avec le VLSM, on ne découpe pas l’espace en blocs égaux. On procède ainsi :
On commence par l’agence qui a besoin du plus grand nombre d’adresses (dans notre cas, Agence A avec 50 hôtes)
On crée le plus petit sous-réseau capable de contenir ces hôtes
On passe ensuite à l’agence suivante par ordre décroissant de besoin
On continue jusqu’à avoir attribué tous les sous-réseaux
Figure 5 – Allocation VLSM
Voici le résultat pour nos agences :
Agence A : 92.1.1.0/26 (64 adresses)
Agence B : 92.1.1.64/27 (32 adresses)
Agence C : 92.1.1.96/28 (16 adresses)
Agence D : 92.1.1.112/28 (16 adresses)
Figure 6 – Allocation VLSM pour les agences
La plage restante 92.1.1.128 – 92.1.1.255 est maintenant disponible pour un usage futur.
4. FLSM vs VLSM
Dans le monde actuel, l’espace IPv4 est limité et précieux.
Savoir subnetter efficacement est une compétence essentielle.
Voici une comparaison des deux méthodes :
Aspect | FLSM | VLSM |
---|---|---|
Taille des sous-réseaux | Fixe pour tous | Variable selon le besoin |
Efficacité IP | Faible – gaspillage d’IP | Élevée – allocation optimisée |
Complexité | Simple à mettre en œuvre | Demande une planification soignée |
Cas d’usage | Environnements uniformes | Besoins réalistes du réseau |
Tableau 1 – Comparaison FLSM et VLSM
Envie d’essayer par toi-même ?
Tu peux utiliser un calculateur VLSM pour t’exercer à subnetter le réseau 92.1.1.0/24 en quatre sous-réseaux avec 64, 32, 32 et 16 hôtes respectivement.
Maintenant que tu sais ce qu’est le VLSM en réseau, il est temps d’apprendre à le calculer toi-même.
Dans la prochaine leçon, tu verras étape par étape comment :
déterminer la taille des sous-réseaux,
attribuer les plages d’adresses,
et construire un plan VLSM efficace.